Contrebasse Tribute n° 9

Contrebasse Tribute n° 9

Épisode 9, le 7 juillet 2016 : les ouïes. L’élégant dessin de ces drôles d’oreilles ne doit rien au hasard. Peaufiné depuis des siècles, il optimise la circulation de l’air

Hugh Coltman. Smile.

Hugh Coltman. Smile.

Gaël Rakotondrabe, Hugh Coltman, Christophe Mink, Thomas Naim & Raphaël Chassin     Mon grand-père avait un don, certainement travaillé, qui fascinait les enfants: il faisait bouger ses oreilles! Et plus encore, usant d’une savante gymnastique du visage, les muscles de son crâne baladaient son béret d’avant en arrière, ce qui déclenchait immanquablement les rires de ses nombreux petits-enfants. Je reste passionnément amoureux de ces visages sculptés par la vie, pommes ridées, pattes d’oies, fines ridules ou larges sillons qui sont autant de coups de gouge  dans le masque de la jeunesse et qui dégagent jour après jour la beauté profonde des gens. Ils disent la force comme l’épreuve, la joie comme la tristesse et aussi l’indifférence ou le mépris, ce refus de communiquer qui finit par fermer ce miroir - mon beau miroir - au regard de l’autre. Dans la fascination de notre beauté, il nous arrive aussi de lutter dès l’apparition des premiers symptômes contre cette marque du temps qui fait obstacle à notre éternité, à coups de crèmes d’avocat, de carotte, concombre,  tout un potager d’artifices pour combler les sillons du jardin de notre âme. Les couvertures de magazine se couvrent de stars botoxisées , le visage figé dans un éternel sourire publicitaire, l’éternel canular de la beauté du diable. Hoax, c’est le mot que l’on utilise dans notre monde hyper connecté pour désigner le canular qui circule sur le net, fausse-vraie info relayée en un éclair par les réseaux sociaux où celui qui crie le plus fort a forcément raison.  Il semblerait que ce mot anglais soit apparu à la fin du XVIIIe siècle, une...
Contrebasse Tribute n° 8

Contrebasse Tribute n° 8

Épisode 8, le 6 juillet 2016 : La table est ensuite réalisée selon le même principe d’assemblage, mais avec des morceaux plus épais au centre

Randy Weston & Lisa Simone. Invoquer les ancêtres.

Randy Weston & Lisa Simone. Invoquer les ancêtres.

Randy Weston, Alex Blake, Neil Clarke TD Blue & Billy Harper     « Celui qui vient du pays des hommes noirs ». C’est ainsi qu’on nommait le gnaoua, cet esclave de l’Afrique subsaharienne déporté par les Arabes vers le Maghreb. Tout comme d’autres sur d’autre continent, les gnaouas - ou gnawas - ont emmené avec eux leur culture, et surtout leur rite d’adorcisme* - et la musique de transe qui l’accompagne - qu’ils transformeront pour assurer sa continuité et survivre dans ce nouveau monde musulman. « Celui qui survit, c’est celui qui s’adapte », dira Darwin. Transplanté dans une nouvelle terre, un arbre doit développer d’autres branches. En 1961, deux trentenaires Afro-Américains - Nina Simone et Randy Weston - voyagent avec d’autres musiciens vers cette Afrique ancestrale à la recherche de leurs racines, de la puissance d’une musique qu’ils pressentent primordiale dans leur quête artistique. A Tanger, Weston, le pianiste de Brooklin, se plonge dans cette musique gnawa, trouvant dans ce savant archaïsme le fondement d’un jazz hybride qui est sa marque de fabrique. Nina Simone quant à elle enracinera certainement plus profondément encore la conscience civique raciale qui sera le cœur de son engagement jusqu’à la fin. En recherche d’identité, nous sommes souvent  enclins à invoquer les Ancêtres, mais il faut une certaine maturité pour accepter vraiment cet héritage, non comme un vêtement mal taillé que l’on porterait par conviction - voire superstition - mais comme une sève profonde qui nous irrigue et se ré-oxygène à notre jeunesse. Pour Lisa Simone, le manteau était trop lourd à porter, et aujourd’hui encore, il semble juste apprivoisé. Mais le changement est en route....
Contrebasse Tribute n° 7

Contrebasse Tribute n° 7

Épisode 7, le 5 juillet 2016 : La fabrication du fond. Le fond et la table sont réalisés en Épicéa. Sur notre contrebasse